Pergamon Altar
Pergamon Altar est une pièce chorégraphique mêlant danse et archéologie. Elle permet de faire voyager les ruines d’une sculpture antique.
PERGAMON ALTAR est une étude chorégraphique pour 3 danseurs et un musicien. Elle prend source et poursuit une expérience menée au Musée des Beaux-arts de Rennes en janvier 2011 dans le cadre de l’Ecole Parallèle Imaginaire. Cette expérience, intitulée « Le Musée Incarné », consistait à proposer à trois corps d’acteurs d’errer dans le musée et de le visiter non pas par les yeux mais par le corps. Ils ont alors incarné les collections permanentes du Musée de l’antiquité égyptienne jusqu’à l’art contemporain. Il s’agissait de faire surgir, via les postures incarnées, une organicité physique d’une autre époque, et ainsi de propulser le passé dans le présent. Cette expérience tentait de questionner la représentation du corps à travers les âges et tenter d’apprendre : comment l’histoire de l’art peut-elle s’incarner ? Comment le corps peut-il être le véhicule pour atteindre une organicité du passé par l’imitation formelle ?
Les résultats obtenus lors de cette expérience ont dépassé toute nos attentes et se sont révélés extrêmement intéressants à la fois pour nos recherches sur le corps de l’acteur, tout comme pour le fondement d’une archéologie et d’une muséographie sensible. Le vecteur ou l’outil de la fouille n’est plus que le corps traversé, et le visiteur du musée devient l’oeuvre d’art ou le fragment restant d’un vase de l’antiquité. Au champs d’exploration du corps en mouvement s’ajoute la notion d’Histoire et la mise en vibration du temps qui la compose. Aussi cette expérience marqua le balbutiement et la naissance d’une nouvelle discipline que l’on pourrait nommer « l’archéologie physique ». Il s’agit aujourd’hui de resserrer le champs d’étude à un monument spécifique, c’est pourquoi nous avons choisi de travailler sur la frise monumentale de l’autel de Pergame représentant la gigantomachie, célèbre moment de la mythologie grecque.
L’oeuvre sculpturale est ici utilisée comme partition. Elle devient un véhicule que le corps emprunte pour remonter le temps. Nous repartons à la recherche de corps vivants dans les corps anciens, nous allons puiser le geste d’antan et le ramener à la vie – Résurrection de la bataille civilisationelle – le corps devient catastrophique. Il est la catastrophe. Les fragments manquants sont des béances, de la matière vide, du marbre devenue poussière, dans lequel les danseurs sont précipités et chutent. Ils rejouent la grande bataille entre les Dieux civilisationels et les Géants naturels. Ici a lieu le combat primordial, le conflit entre la nature et la civilisation, l’organique et l’artificiel, le dionysiaque et l’appolinien.
Conception Simon Gauchet
Collaboration artistique Céline Cartillier
Interprétation Côme Fradet, Pénélope Laurent-Noye, Claire Malchrovicz
Accompagné par les instruments de Léo Maurel
« La bataille de Pergame incarnée au musée »
OUEST-FRANCE
« Ils font danser l’archéologie »
LE TÉLÉGRAMME
BERLIN
1er – 31 mai 2014
Pergamon Museum
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PARIS
14 et 15 juin 2014
Théâtre de la Ville / Festival Danse Élargie
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RENNES
19 mars 2015
Musée des beaux-arts de Rennes